L' objectif des identifications est de retrouver la notice la plus
exacte possible d'un document.
Il s'agit de retrouver une référence sans avoir pour
objectif particulier ni l'achat, ni même la consultation ou la localisation
d'un document
Il peut être nécessaire par ex de :
1- vérifier une demande imprécise ou fausse : trouver
une référence exacte d'un document et continuer éventuellement
la recherche ultérieurement
2- identifier une édition non datée d'un ouvrage qu'on
a entre les mains : aide au catalogage
3- établir une bibliographie d'un auteur ou sur un sujet
4- rechercher une notice en vue de l'acquisition de la notice elle-même
, pour économiser les tâches de catalogage dans sa bibliothèque.
Il s'agit alors de recherche informatisée ( on ne va pas acheter
une notice éditée sur papier puis la recopier ou la reproduire
!)
On peut identifier des ouvrages publiés depuis moins d'un an
: il s'agit alors d'identifications courantes
et des document publiés depuis plus d'un an : on a alors à
faire à une identification rétrospective
Les répertoires destinés aux identifications les plus sûrs sont les répertoires édités par les institutions officielles, par ex, les bibliothèques nationales. On les appelle les bibliographies officielles : elles sont courantes ou rétrospectives .Les bibliothèques nationales ont entre autres pour fonction de faire les notices exactes des document produits sur le territoire national. En France, c'est la BNF qui s'en charge. La bibliographie nationale officielle française n’existait pas avant le 20è siècle. Seuls les marchands et producteurs de livres faisaient le recensement.
Les éditeurs établissent eux aussi des répertoires
: on les appelle des bibliographies commerciales. Ces bibliographies répertorient
les document publiés par des éditeurs commerciaux. Un éditeur
commercial a pour fonction principale l'édition de livres destinés
à la vente. En général les éditeurs répertorient
leurs publication pour les faire connaître et pour les vendre. Leurs
bibliographies commerciales ont donc plutôt pour fonction les acquisitions
et non les identifications.
Mais plusieurs années, voire plusieurs siècles après
qu'elles aient été éditées et qu'elles aient
répertorié les livres sur le marché, ces bibliographies
ne peuvent plus servir aux acquisitions. Par contre, elles vont servir
aux identifications rétrospectives et ce d'autant plus que les bibliographies
officielles n'existaient pas dans les siècles passés.
Ces répertoires ne s'intéressent pas aux publications
des éditeurs occasionnels. En effet les éditeurs ou leurs
représentants ou leurs groupements s'intéressent aux livres
que l'on trouve en librairie dans le circuit normal de vente des livres.
Dans ces répertoires on aura en général une exhaustivité
pour l'édition commerciale mais pas une exhaustivité totale
pour tous les document parus sur le territoire national. On n'y trouvera
en général pas les petites publications éditées
par des éditeurs occasionnels.
Puisqu’avant le 20è siècle, il n'y avait pas de bibliographie
officielle, les répertoires sont tous et toujours des bibliographies
commerciales. Elles étaient faites par des libraires. Ce n'est qu'à
partir du début du 20è siècle que les bibliographies
commerciales ont été produites par des organisations d'éditeurs.
Entre temps les éditeurs s'étaient organisés à
l'intérieur d'institutions professionnelles ou patronales.
Fait par des libraires : parce qu’eux en avaient besoin, faire connaître
la production qu'ils pouvaient vendre
Quelque soit la période couverte, 15è, 16è, 17è
ou ultérieure, les répertoires présentés dans
ce cours sont presque tous produits au 19è siècle (et donc
parfois constitués rétrospectivement, plusieurs siècles
après la parution des livres)
Période (le 19è) où l’on pense qu'un seul homme
peut couvrir tous les domaines (ex : encyclopédie de Larousse) et
quelques libraires passionnés consacrent leur vie à faire
des bibliographies générales nationales exhaustives ou internationales
sélectives
Ce sont donc des spécialistes, des techniciens, des professionnels
du livre mais ils travaillent de façon artisanale.
Ce cours est donc dans sa presque totalité une présentation
de différents répertoires édités au 19è
siècle, par des libraires du 19è siècle, mais qui
couvrent des périodes parfois antérieures à ce 19è
siècle
Pour une très bonne esquisse de l’histoire de la bibliographie,
on peut consulter les pages 18 à 31 du « Manuel de bibliographie
» de L.N. Malclès (paru aux PUF, en 1985)